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Oasis Surf, Quartier Dix30 à Brossard

À Brossard dans le Quartier Dix30, Oasis Surf offre une expérience de surf intérieur basée sur la technologie californienne Surfstream. Si les installations sont conçues d’abord et avant tout pour les surfeurs, le propriétaire est intéressé à offrir l’accès aux kayakistes. Quelques membres du CCKEVM ont été invités en décembre à tester les installations. Récit d’une soirée d’expérimentation...

En arrivant dans le stationnement enneigé du Dix-30, on sentait déjà dans la voiture l’excitation typique qui précède l’arrivée au put-in d’une rivière. Sans savoir à quoi s’attendre, tout le monde était curieux à l’idée de surfer une vague au chaud en plein hiver.

Une fois entré, on se rend tout de suite compte que c’est du sérieux. Le local est immense: d’un côté se trouvent les tables d’un resto-bar à l’ambiance de plage, et de l’autre, la fameuse machine vague. Les clients qui viennent seulement pour manger où boire un verre peuvent regarder les surfeurs qui s’amusent sur une vague de 24 pieds de large et d’environ trois pieds de haut.

La vague en question est créée par quatre pompes de 150 chevaux cachées sous le plancher qui propulsent 340 000 litres d’eau à 15 km/h dans un bassin qui fait 30 pieds de large par 60 pieds de long.  La technologie Surfstream est très différente des piscines à vagues que l’on voit dans les parcs aquatiques. Les pompes créent un tapis d’eau en mouvement d’environ un pied de profondeur qui est projeté sur une rampe de fibre de verre où se forme la déferlante. À l’arrière de la vague, le fond du bassin fait place à un genre de tapis grillagé qui permet à l’eau de s’écouler par gravité vers les pompes.

Dès nos premiers essais sur la vague, on constate que le feeling ressemble davantage à celui d’un trou que d’une véritable vague de rivière. Dans les faits, la vague forme une masse de mousse blanche courte et pentue. Il faut se pencher vers l’arrière du bateau pour éviter de faire planter la proue et de se faire éjecter. Une fois que l’on a trouvé la bonne position d’équilibre, on arrive à faire des prises de carre pour se déplacer d’un côté à l’autre de la vague mais on doit se battre constamment pour éviter de se retrouver en side surf. Une fois dans cette position il est difficile d’en sortir pour se remettre à surfer vers l’avant.

Profitant de notre présence, le propriétaire d’Oasis Surf, Claude Coudry, a testé différents réglages de débit des pompes et de hauteur des vannes qui déterminent l’épaisseur de la lame d’eau qui est propulsée sur la rampe. En concentrant l’eau vers le centre de la piscine la hauteur de la vague a été augmentée et Ian Vogel a réussi à enfiler un tonneau.  Mais même pour un pro, les possibilités de faire des figures sur cette vague sont limitées en raison de la faible profondeur d’eau.  Les figures verticales comme les cartwheels ou les loops sont tout simplement impossibles dans ces conditions.

Malgré les limitations dues à la configuration de la vague, la possibilité de surfer au chaud en plein hiver vaut quand même le détour. Le constat à la fin de la soirée était qu’un kayakiste de niveau intermédiaire pourrait certainement avoir du plaisir à surfer la vague d’Oasis Surf si ses attentes sont réalistes. Les débutants de leur côté devraient y penser à deux fois avant de s’aventurer sur la vague et se méfier de la grande vitesse avec laquelle l’eau est projetée. Un chavirage à cause d’une mauvaise gite en side surf pourrait cogner fort étant donné qu’il y a à peine un pied d’eau pour amortir le coup.

Au moment de notre passage, les tarifs pour les kayakistes n’avaient pas encore été déterminés, mais ils devraient s’approcher de ceux offerts aux surfeurs. Ces derniers doivent débourser 30 dollars pour une session de trente minutes partagée par un maximum de douze personnes selon l’affluence du moment. Pour réserver la vague au complet pour une session de groupe privée, Oasis Surf demande 325 dollars pour une demi-heure.

La porte d’Oasis Surf n’est pas encore officiellement ouverte aux kayakistes, mais le propriétaire serait prêt à accueillir à nouveau des membres du  CCKEVM qui voudraient poursuivre l’expérimentation. Avis aux intéressés!